23-24 Mars 2024

OLNE

Rue Bouteille 1

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LE SALON DES VINS BIO & NATURELS

35 VIGNERONS DE FRANCE, ESPAGNE ET ITALIE

DECOUVREZ LES VIGNERONS

Domaine de l’Octavin

Alice BOUVOT et Charles DAGAND | www.opusvinum.fr | Jura | 1 rue de la Faiencerie, 39600 ARBOIS

Appellation: Arbois

Agriculture biologique certifiée par ECOCERT sur 1 ha, le reste est en reconversion – Vinification traditionnelle.

Domaine familial de 5 ha créé en 2005 par 2 passionnés du vin : un projet de vie. Après quelques années de vinification dans le monde entier, le retour aux sources s’est imposé : le Jura, le terroir arboisien. Des terroirs qu’ils révèlent par un travail de la vigne respectant l’environnement : pas de désherbage ; enherbement et labours sont leurs points clefs. Une partie du domaine est agréé Ecocert (AB), le reste en reconversion (2007-2008). Les rendements ne dépassent pas les 35 hl/ha et les vinifications respectent le raisin.

La musique étant leur seconde passion, ils associent chaque cuvée à un personnage d’opéra de Mozart, association des caractères de la cuvée avec celui du personnage.

Dès la présentation de leurs vins aux critiques, ils ont été sélectionnés par les dégustateurs professionnels de la Revue du Vin de France, Cuisine et Vins de France (juin, juillet et septembre 2007).

Entretien avec Alice Bouvot

Pour commencer, qu’est-ce qui vous a décidé à vous inscrire à notre salon ?
Une région attractive, des organisateurs passionnés, un thème respectueux de l’environnement.

Qu’est-ce que pour vous un vin de qualité ?
Un vin de terroir, qui respecte l’expression et le caractère du terroir, l’expression du cépage, des raisins murs à la base ; un vin fait avec amour et avec passion par le vigneron.

Comment qualifieriez-vous les vins de votre production ?
Vins de caractères, atypiques du jura par leur concentration, respectueux de leurs terroirs, faibles rendements (<30hl/ha).

Qu’avez-vous appris de votre expérience à l’étranger ?
Du recul, de l’humilité.

La culture biologique/biodynamique, comment en êtes-vous arrivé à cette réflexion ? Est-ce pour vous une contrainte de marché ou vous ne vous fiez qu’à vos convictions ?
Avant tout, un respect de la nature, un souci de léguer à notre fils (2 ans) des vignes propres sans résidus chimiques ; une conviction : que le sol doit vivre pour que le raisin exprime le terroir. Pour nous, ce n’est pas une contrainte du marché. En effet, nous réagissons et agissons avec notre cœur et nos convictions mais ne mettons pas en avant notre logo bio.

Comment ces méthodes biologiques sont-elles appliquées à votre domaine ?
Pas de désherbage, travail du sol, enherbement, pas de molécules chimiques, soufre, cuivre (avec modération), tisanes.

La certification, êtes-vous pour ou contre ? Est-elle pour vous une fin en soi ?
Nous sommes « pour » : elle permet de s’assurer du discours du vigneron. Certains se disent bio à leurs clients mais utilisent des molécules chimiques.

Vins conventionnels, bio, naturels… où vous situez-vous parmi ces tendances ?
Bio « maîtrisé » : gage de qualité vis-à-vis du client. Bio à la vigne (certification) se réfère au travail de la vigne, sérieux obligatoire. Travail respectant le raisin à la cave : intervention réfléchie.

Etes-vous beaucoup dans le Jura à travailler sans chimique ? Comment êtes-vous perçu par vos collègues ?
De plus en plus mais il est vrai qu’avoir des vignes bio dans le jura reste très technique et demande un immense travail à la vigne, un suivi et une observation quotidienne. Nous sommes bien perçus car nos vignes sont propres mais un ou deux vignerons « bio » ayant des vignes mal entretenues font du tort à l’image du bio. Certains de l’ancienne génération restent hermétiques : voir notre blog (rang de vignes déclassés car désherbé par le voisin !!).

Quelles sont vos réactions par rapport à la presse en général qui voit dans les vins bios, naturels ou sans soufre un effet de mode et qui remettent en cause les méthodes employées par les viticulteurs « bios » pour lutter contre les maladies ?
Nous restons « Zen » : il y a des abus qui font du tord au « bio ». Pour notre part, seuls les résultats comptent et nous avons de très bonnes critiques.

Terroir et vins de terroir, des notions peu compréhensibles pour la plupart des amateurs de vins. Pouvez-vous nous en parler brièvement ? Comment faites-vous pour retranscrire l’expression de chaque terroir dans le verre ?
C’est très facile : cuvées parcellaires sur 5 terroirs différents avec des élevages différents qui permettent de mettre en évidence certains arômes liés soit au terroir soit à l’élevage. Un exemple type de la notion de terroir est la minéralité qui est très présente dans nos vins.

Pour terminer, quel est le vin que vous ayez dégusté qui vous a procuré le plus de plaisir ? Etait-ce un vin conventionnel ou « bio » ?
Pour Charles, c’était un Latour 90 et Jacques Puffeney (Jura) tous millésimes confondus. Pour ma part : Raveneau 1996, vin de paille 97 de Chalandard et tellement d’autres dont Puffeney évidemment. Bio ou pas : peu importe, nous ne sommes pas sectaires, on fait du bio pour nous, pour travailler de manière respectueuse envers notre environnement. Nous n’avons aucune certitude quant à la qualité supérieure d’un vin bio à celle d’un vin conventionnel. D’ailleurs, si le travail n’est pas maîtrisé, que ce soit à la vigne ou à la cave, le vigneron court à la catastrophe qu’il soit bio ou pas et encore plus pour « le bio ». Pour nous, le travail en bio est une philosophie, une prise de recul.

05/02/2008

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